Article en Anglais ici :
https://www.gramophone.co.uk/review/liszt-complete-piano-music-dances-filipec
Plus j’écoute ce disque, plus il m’apparaît que c’est un des meilleurs consacrés à Liszt depuis très longtemps. Produit par le pianiste lui-même, il est également très bien enregistré (Campus Fichtenhain, Krefeld, Allemagne) par l’ingénieur Matteo Costa.
Il s’agit du Vol 49 de le collection « Liszt Complete Piano Music » de Naxos et doit compter parmi les plus réussis de la série, non seulement à cause de Filipec, mais aussi à cause du programme. La séquence de danses est variée dans ses dynamiques (valses suivies de csárdás, polka, mazurka, plusieurs valses et deux galops) et fait se côtoyer des œuvres virtuoses brillantes de la fin des années 1830 avec des œuvres de 1881. Comme par exemple les quatre Valses oubliées (1881/84, pistes 1-4), jouées avec beaucoup de charme, à comparer avec les quatre valses antérieures (pistes 10-13), qui démontrent une virtuosité sans entrave chez Filipec, qui exploite là toutes les possibilités sonores du Kawai Grand piano.
Le disque se conclue par la version simplifiée du Grand Galop, rarement entendue, suivie de l’original, avec lequel Liszt concluait souvent ses récitals. Pour mettre en perspective la performance de bravoure de Filipec en la matière, Ogdon et Lang Lang le jouent 27 secondes plus lentement ; seuls Fiorentino et Cziffra (qui possédaient la pièce) sont plus rapides et – chut ! – Je pense que je préfère le croate.
Filipec possède trois des attributs les plus importants qui font un grand pianiste : artiste, architecte et acrobate. En fait, la seule chose qui minore ce disque est la peinture effrayante de Liszt sur la couverture, qui repose vraisemblablement sur l’un des portraits photographiques de Franz Hanfstaengl datant de 1857. Une des centaines de photos de Liszt n’aurait-elle pas été préférable ? Au moins, quelque chose d’un peu plus chic pour compléter le contenu.