Cloîtrés à la maison, il nous reste la musique pour nous évader. Voici une première série de prescriptions musicales pour temps de confinement.
À commencer par … le divin Mozart. À 30 ans, il écrit son 23e concerto pour piano, dont l’adagio, le mouvement lent central, nous transporte ailleurs. Tout y est : la maîtrise, la beauté, la tendresse, l’amour de la vie malgré ses difficultés. Ah, l’arrivée de l’orchestre qui vient « cueillir » le soliste à la fin de son énoncé ! Et la petite harmonie (les bois de l’orchestre) qui ouvre la partie centrale, avec le commentaire à la clarinette ! Voici quelques minutes … en apesanteur.
Évidemment, il y a un autre mouvement lent de Mozart de toute beauté : celui de son concerto pour clarinette, composé la dernière année de sa vie. Là encore, le thème est juste unique. Le soliste flirte avec l’orchestre. La virtuosité est brillante mais pas bruyante … Et on sent dans le discours de la clarinette toute l’amitié et le lien maçonnique qui unissaient Mozart et le clarinettiste Anton Stadler. Certains d’entre vous vont certainement voir défiler des images d’Out of Africa …
Tchaïkovski
Et pour rester encore un peu en suspension, rien de mieux qu’un extrait de ballet de Tchaïkovski. Casse-noisette en l’occurrence, et sa merveilleuse Danse de la Fée Dragée. Ou comment faire dialoguer les sonorités cristallines du célesta avec le timbre chaud et profond de la clarinette basse …
John Williams
Du coup, qui dit célesta dit … Hedwig’s Theme, de Harry Potter ! Vous savez, Hedwige, la jolie chouette blanche de l’Apprenti sorcier … Composé par le grand John Williams, ce thème vous donnera envie, qui sait, de visionner les 7 films avec vos enfants !
Schumann
Et pour redescendre un peu sur terre mais pas complètement : Mondnacht, de Robert Schumann. Un Lied (mélodie) extrait du Liederkreis (cycle de mélodies), composé sur un poème de Joseph von Eichendorff, et qui parle de suprême félicité, un soir de pleine lune, entre le ciel et la terre. Là aussi, moment suspendu. À croire même que le chanteur et le pianiste se retiennent de respirer …
Es war, als hätt’ der Himmel die Erde still geküßt | Daß sie im Blütenschimmer von ihm nun träumen müßt’.
C’était comme si le ciel avait en silence embrassé la Terre | Et qu’elle, dans la lueur des fleurs, ne pouvait rêver que de lui.
Schubert
Un an avant sa mort, à l’âge de 31 ans (et oui, 4 ans plus jeune que Mozart), et déjà très malade, Schubert compose une magnifique page de musique, sans doute basée sur la chanson suédoise « le soleil se couche » : le mouvement lent de son 2ème trio, opus 100. Là aussi, cette musique intemporelle a illustré un film : Barry Lyndon, de Stanley Kubrick.
Debussy
Allez, un dernier morceau qui lui aussi laisse s’exprimer la félicité, si difficile à mettre en mots : le Clair de lune de Debussy, extrait de sa Suite Bergamasque. Tout d’abord intitulée Promenade sentimentale, cette pièce, à l’origine pour piano, a été orchestrée par André Caplet en 1922. De nouveau un morceau qui servit de musique de film, comme dans Ocean’s Eleven, de Steven Soderbergh.
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Liste détaillée des œuvres :
- MOZART, Concerto pour piano nᵒ 23 en La Majeur, K 488
- MOZART, Concerto pour clarinette en La Majeur, K 622
- TCHAÏKOVSKI, Ballet Casse-noisette
- John WILLIAMS, Hedwig’s Theme, de la bande originale du film Harry Potter
- SCHUMANN, Mondnacht, extrait du Liederkreis opus 39
- SCHUBERT, Trio avec piano n°2 opus 100
- DEBUSSY, Clair de lune, extrait de sa Suite bergamasque pour piano (orch. André Caplet)